Beaucoup se souviendront du mois de juin 2024, période toute trouvée par Nintendo pour enfin officialiser Metroid Prime 4 Beyond. Un an et demi plus tard, ce nouvel opus de la saga culte , autrefois aux allures d’arlésienne, est plus proche que jamais. Certains d’entre vous l’ont même peut-être déjà essayé à l’occasion de plusieurs salons, découvrant ainsi les prémisses de cette aventure qu’on espère aussi explosive qu’épique.

Nous avons justement pu la tester pendant deux heures sur Nintendo Switch 2 à l’occasion d’une preview qui devrait répondre à certaines de vos interrogations. Comment le jeu tourne-t-il ? Quel confort manette en main ? Le scénario sera-t-il à la hauteur des précédents ? Nous avons découvert les premiers balbutiements de Metroid Prime 4. Et autant vous dire que le retour de Samus Aran, l’héroïne derrière l’armure orangée, commence en fanfare. On vous dit tout.

Samus Aran face à une grande mission et un vieil ennemi

L’entrée en scène de Metroid Prime 4 Beyond nous projette pleine bataille dans un centre de recherche. Pas le temps de tergiverser, on est plongé immédiatement dans l’action. Le but : protéger un artefact mystérieux dont veut s’emparer Sylux, un adversaire que les fans de la licence ont déjà rencontré dans Metroid Prime Hunters sur Nintendo DS. Ne vous attendez pas à le voir trop vite cependant. Le chasseur de primes a envoyé ses pirates de l’espace faire le sale boulot, une façon comme une autre de nous apprendre les mécaniques élémentaires de combat sur le tas. Ainsi, on prend en main directement l’arsenal typique de Samus avec le soutien des hommes de notre organisation sur place. Les métroïdes, ces parasites ennemis qui absorbent votre énergie, sont même déjà introduits alors qu’ils prennent le contrôle d’un ennemi pour nous donner un peu de fil à retordre dans cette introduction-couloir, qui place sommairement les enjeux préliminaires de cet opus.

Toutefois, l’aventure prend vite une tournure bien plus vaste. Après ce préambule pour le moins pétaradant, nous sommes propulsés dans un monde inconnu, encore jamais exploré dans la licence. C’est alors que notre héroïne se voit confier une quête de taille. Les Lamorns, une race extraterrestre disparue, comptent sur elle pour sauver le souvenir de son existence. Tout cet aspect mystérieux et neuf se conjugue agréablement avec la découverte d’un environnement inédit. Ce dernier était restreint à la zone de la « Jungle furieuse » pendant notre preview, mais cela nous a déjà donné un aperçu des règles qui régissent ce monde, notamment avec l’acquisition de pouvoirs psychiques indispensables pour résoudre les puzzles qui rythment notre progression.

D’autant plus que nous ne serons pas seuls pour cette immersion en terrain inconnu puisqu’un autre individu, un scientifique du nom de Mackenzie, est lui aussi bloqué là. Il devrait être d’une aide certaine pour faciliter notre fuite de la planète des Lamorns. Cependant, même s’il nous accompagne, physiquement ou par communication audio, il ne semble pas être là pour nous guider trop explicitement dans notre progression. Les développeurs n’ont pas fait le choix, très souvent critiqué dans des jeux récents, de proposer un acolyte qui nous donne la soluce à la première énigme venue. Avec son ton décalé et son tempérament bavard, il risque toutefois de taper sur les nerfs de certains joueurs, même s’il apporte une dose d’humour qui évite à Metroid Prime 4 de se prendre trop au sérieux, comme la licence nous y a habitué.

Mackenzie dans Metroid Prime 4.
© AUR pour Gameblog.

Après 20 ans d’attente, Nintendo mise donc sur une pincée d’éléments connus et un vent de nouveautés pour ce nouvel opus. D’une part, les fans auront plaisir à retrouver l’héroïne et devraient en découvrir plus sur le terrible Sylux. D’autre part, Metroid Prime 4 s’ouvre à un tout nouveau public en ne se reposant pas uniquement sur un univers préexistant. Les premières heures de jeu contextualisent une partie du lore, comme les métroïdes et la Fédération Galactique. C’est juste ce qu’il faut pour que les néophytes situent Samus et son activité, avant d’entrer dans le vif du sujet avec un monde que chaque joueur découvrira sur un pied d’égalité. D’autant plus que les enjeux scénaristiques, bien qu’encore vagues à ce stade du jeu, éveillent déjà notre curiosité. Qui sont vraiment les Lamorns ? Pourquoi ont-ils disparu ? Quels secrets cachent ils ? Leur histoire a-t-elle un lien avec l’artefact et les projets de l’antagoniste ? Autant d’interrogations qui nous donnent déjà envie de reprendre la manette pour poursuivre cette épopée intrigante.

Metroid Prime 4 oscille entre explosion et réflexion

Cette impatience de découvrir Metroid Prime 4 dans son intégralité est aussi due à un gameplay calibré avec soin. Notre preview nous a donné un aperçu d’une expérience qui prend trois formes différentes : les combats, l’exploration et les puzzles. Un combo qui a déjà fait ses preuves dans les précédents volets de la licence, avec cette fois une part plus importante portée à la résolution d’énigmes environnementales. De plus, nous avons pu essayer le jeu avec les Joy-Con 2 utilisés de manière traditionnelle, chacun dans une main comme une manette en deux, ainsi qu’en mode souris. Ce dernier nous a d’ailleurs paru très à-propos pour expérimenter un titre en FPS comme celui-ci, avec une réactivité sans faille, grâce aux déplacements au stick gauche et la visée avec le pointeur droit.

Metroid Prime 4 : Affrontement sur le pont de la Jungle furieuse.
© AUR pour Gameblog.

Notons également que les fans de la première heure ne seront pas dépaysés dans la prise en main de Samus. L’héroïne enfile avec la même aisance son armure parfaitement équipée pour les affrontements à distance. Bien que l’arrivée sur une nouvelle planète la dépossède de son arsenal habituel, celui-ci ne tarde pas à se reconstituer sous une forme légèrement différente. Pendant cette exploration de la Jungle furieuse, chaque élément trouvé est doté de pouvoirs psychiques. On est alors outillés comme il faut pour faire face à toutes sortes d’adversaires locaux, des simples ennemis insectoïdes volants aux créatures prêtes à bondir sur nous, jusqu’au premier boss floral qui a conclu cette avant-première de Metroid Prime 4. Celui-ci a d’ailleurs sollicité la plupart des compétences de notre personnage. C’est notamment là qu’on a pu se rendre compte que même si la visée est excellente et les tirs basiques faciles à maîtriser, jongler avec les capacités psychiques est plus laborieux. Cela requiert une gymnastique, surtout mentale, pour avoir l’idée d’utiliser telle ou telle attaque au bon moment. Alors quand il faut réagir dans un timing serré, cela peut nous mettre en difficulté. Il faudra donc un peu de temps pour s’y habituer et être parfaitement à l’aise avec le fait de passer d’une technique à l’autre pour venir à bout des adversaires les plus coriaces.

En revanche, quand on a tout notre temps pour penser aux pouvoirs spéciaux de Samus, on se familiarise plus posément avec ces transitions. Et il vaut mieux s’y faire, puisque l’exploration demande régulièrement de faire usage de son canon pour ouvrir une porte ou d’un missile pour briser une surface, mais aussi d’utiliser son gant psychique nouvellement acquis pour interagir avec les capteurs disséminés parmi les ruines Lamorns. Ceux-ci doivent être activés pour ouvrir certains accès. qui nécessiteront généralement un peu d’observation afin d’interagir avec d’autres éléments du décor. Mais il peut aussi s’agir de reproduire un schéma, comme une sorte de clé signature, ou de déplacer un orbe d’un point à un autre. Cette première approche des énigmes a montré un peu de variété, même si on ne s’attend pas à un renouvellement permanent tout au long de l’aventure. Ces temps de réflexion sont bienvenus pour densifier une découverte de cette map linéaire et cloisonnée qui, par ailleurs, n’offre pas de grandes distractions à l’exception de petits affrontements et de loot à chercher dans chaque zone. Le jeu ne semble pas prendre trop de risques avec une inspection trop poussée des décors, nous invitant plutôt à nous concentrer sur une avancée constante dans la recherche d’objets dans le cadre de notre grande quête.

Metroid Prime 4 : Utilisation du gant psychique pour résoudre une énigme.
© AUR pour Gameblog.

Enfin, vous vous posez peut-être la question : qu’en est-il de la fameuse moto vi-O-la avec laquelle Samus effectue un dérapage maîtrisé à la Akira dans l’un des derniers trailers ? Nous ne pourrons pas vous en dire plus à son sujet, car nous n’avons pas eu l’occasion de la tester pendant cette prise en main.

Metroid Prime 4 sera la prochaine vitrine de la Nintendo Switch 2

L’une de nos attentes pour cette preview était évidemment le rendu de Metroid Prime 4 Beyond sur Nintendo Switch 2. Nous avons pu faire la séquence introductive du jeu en mode nomade avant d’expérimenter la seconde mission d’abord en mode Qualité en 4K à 60 FPS, pour ensuite la finir en mode Performance à 120 FPS en 1080p. On peut le dire tout de suite : la nouvelle exclusivité de Nintendo n’a pas montré de signe de faiblesse, quels que soient le framerate et la résolution d’image. Le résultat a été parfaitement peaufiné et optimisé pour la nouvelle console hybride, du moins pour le début de l’aventure. Plus encore, on sent l’envie des développeurs d’en mettre tout de suite plein les yeux. On a doit à des cinématiques dynamiques et spectaculaires, mais aussi une Jungle furieuse, dense et vivante, où les animaux s’envolent à notre approche et où la lumière du soleil perce chaleureusement à travers les branches des arbres. S’il s’appréciera idéalement en 4K avec HDR, le jeu tourne convenablement et ne perd étonnamment presque rien de sa grâce même avec une fréquence d’images élevée et une résolution plus faible.

La réalisation témoigne aussi de l’imagination des équipes de Nintendo qui, en moins de deux heures de jeu, multiplient déjà les ambiances avec une cohérence savamment maîtrisée. Le passage d’un champ de bataille futuriste et militarisé à la luxuriance de la Jungle furieuse nous a donné par endroits l’impression de traverser le monde des films Avatar, de James Cameron. Ce grand arbre qui trône en lisière de la forêt et ces créatures volantes aux allures préhistoriques nous dépaysent et enchantent l’univers parfois austère des Metroid. De plus, on peut déjà compter sur une partition aux accents épiques qui rappelle déjà les meilleurs morceaux de la saga. Nintendo veut clairement relancer les Prime avec force, jusque dans la bande-son qui s’annonce comme un pur régal pour les fans.

On l’attend… au-delà de nos espérances

Pour une première approche, le début très péchu de Metroid Prime 4 Beyond dans le centre de recherche et le combat de boss donnent un aperçu de ce à quoi pourraient ressembler les moments plus intenses du jeu, en espérant qu’ils seront dans la même lignée. Les capacités psychiques invitent à faire preuve d’une nouvelle ingéniosité pendant les affrontements, ce qui pourrait enrichir à bon escient l’expérience sur le long terme. En revanche, l’exploration est plus plate dans ces débuts, même si les puzzles font astucieusement appel à notre réflexion pour avancer. Ajoutez à cela des performances sans faille, qui se savourent confortablement dans chaque mode d’affichage et même en nomade, que vous optiez pour un gameplay à la souris ou plus traditionnel. Enfin, l’univers qui se déploie ici sous nos yeux semble plein de promesses et laisse présager une aventure aussi ambitieuse que mémorable. Si la suite est à la hauteur de cette mise en bouche, la Nintendo Switch 2 pourrait tenir l’un des meilleurs jeux de son catalogue.